La campagne #JusticePourLouise et la manifestation du week-end dernier marquent un changement d'attitude au Sénégal. Des jeunes qui n'avaient jamais été impliquées dans l'activisme féministe auparavant sont sorties pour montrer leur soutien.
« C'est la première fois que je prends part à ces genres de rencontres », a déclaré Lassana Sané, un étudiant. Il a dit qu’il a rejoint le sit-in en solidarité avec les femmes de sa vie. « Chaque année on entend des viols, chaque mois cela continue, et il faut que cela cesse. Je pense qu’il est important que les hommes s'engagent parce qu’on doit soutenir les femmes, cela doit même commencer par nous ».
Abraham Sarr, un fonctionnaire de la ville de Dakar, a également déclaré qu'il était venu soutenir les femmes. Il croit que la lutte contre la violence à l'égard des femmes dépend en fin de compte de l'éducation. « C’est juste un problème d'éducation », a-t-il déclaré. « Éduquons mieux nos enfants - garçon comme fille - à mieux respecter nos filles ».
La sociologue et militante Marie-Angélique Savané, pionnière bien connue du féminisme au Sénégal et sur tout le continent africain, était également présente au sit-in, malgré son état de santé. « On ne peut pas être feministe et se plaindre dans sa maison, devant sa télévision », a-t-elle déclaré. « C’est nous, les femmes, qui devons prendre en charge cette lutte ».
Sene, du Collectif des Féministes du Sénégal, sait qu'il y a encore du travail à faire. « Nous portons ces revendications aujourd’hui sous le slogan #JusticePourToutesLesLouise », a-t-elle déclaré samedi. « Nous tenons à rappeler que le cas de Louise est un cas parmi des milliers … donc on est pour toutes les Louises, on est là pour les Louises qui sont en train de se faire violer au moment où on parle parce qu’on sait qu’au Sénégal il y a quand même trois viols par jour ».
En mai, une femme de 27 ans a été violée, tuée et jetée dans une fosse septique à Louga, dans le nord-ouest du Sénégal. Le même mois, une étudiante universitaire du Congo a été tuée à Dakar.
« Le mouvement feministe est quelque chose qui a existé au Sénégal avant nous; ça ce n'est pas quelque chose de nouveau », a déclaré Sene. « Avec nous, peut-être, notre génération, c’est beaucoup plus amplifié avec les réseaux sociaux … Notre organisation sur les réseaux sociaux ne va pas s'arrêter tant qu’il y aura des victimes ».
Comments
We encourage anyone to comment, please consult the oD commenting guidelines if you have any questions.